J'ai découvert cet épisode de la Première Guerre mondiale en reconstituant le parcours de deux frères qui vécurent de près cette histoire.
Vervins en 1914:
Vervins est une petite ville de la Thiérache, dans l'Aisne, 3200 habitants en 1911.
Souvent malmenée pendant son histoire, pillée pendant la guerre de Cent ans, détruite par les Espagnols au XVIe siècle, assiégée lors de la guerre de Succession d'Espagne, elle est heureusement épargnée en 1870, mais n'échappe pas au conflit en 1914.
Occupée par l'armée allemande dès le 30 août 1914, la ville ne sera libérée que le 6 novembre 1918 (carte parue dans le journal l'Illustration).
Les cloches de l'église Notre-Dame
L'édifice est une église fortifiée qui comprenait au début du conflit cinq cloches datant de 1874. Elles furent enlevées pour être fondues. Un témoin affirme les avoir vues à Berlin dans les usines Krupp. Un autre pense qu'elles ont fini dans la Manche.
Les frères Joseph et Gabriel Méra
César Antoine Joseph Méra (1859-1934) est le second enfant d'un meunier d'Iron dans l'Aisne. Sa sœur aînée est morte en bas-âge avant sa naissance. Deux frères suivent. Elève au séminaire de Saint-Léger, puis à l’Institut catholique de Paris, licencié ès-lettres-philosophie, après plusieurs postes il devient archiprêtre de Vervins en 1907 et le reste durant vingt-sept ans. Pendant la Première Guerre mondiale, il ne quitte pas la ville occupée par l’armée allemande.
Henri Jules Gabriel Méra (1876-1964), dernier de la fratrie, professeur d’histoire et prêtre, devient chanoine de Soissons. Il écrit des articles sur la vie religieuse et un livre sur son frère Joseph.
Bénédiction des nouvelles cloches
En 1922, quatre cloches fondues par la maison Wauthy de Sin-le-Noble dans le Nord sont bénies.
Et comme nous sommes en France, tout se termine par un banquet.
sources:
- Les Cloches du canton de Vervins. Bulletin de la société archéologique de Vervins, 1937; Gallica
- « Un prêtre : Vie et mort. M. le chanoine Méra curé-archiprêtre de Vervins » Gabriel Méra