Genealuxie
Généalogiste

Genealuxie, généalogiste à Lyon (69)

R comme Roanne


Roanne est située sur la rive gauche de la Loire et a été pendant longtemps un port de commerce très actif. Les mariniers de la ville formaient de véritables dynasties.

 

Nous avons fréquemment dans notre généalogie des patronymes préférés. Parmi mes ancêtres se trouvent des Colombier-Lavague, nom qui m’a fait voyager en pensées dès que je l’ai découvert. Avec raison puisque c’étaient des mariniers, voituriers par eau de Roanne.

En 1703 Jean-Baptiste fils de Pierre Colombier voiturier par eau de Roanne épouse Catherine fille de feu François Labarre aussi voiturier par eau. Jean-Baptiste et son père Pierre signent de même que Claude Berry, le frère de Catherine. Les paraphes sont assez beaux et montrent que ces hommes qui vivent au début du XVIIIe siècle savent probablement lire et écrire correctement.

 

Jean-Baptiste est un membre de la famille des Colombier-Lavague, mariniers qui s’allient par la suite avec les Verger, charpentiers en bateaux et les Michon, voituriers par eau. Catherine est issue des marchands voituriers Berry-Labarre, qui ont développé le transport du charbon depuis Saint-Etienne à l’aide des rambertes, bateaux à fond plats qui étaient fabriqués en amont à Saint-Just-Saint-Rambert et devaient franchir les difficiles gorges de la Loire. Arrivées à Roanne, celles en mauvais état étaient détruites, les autres révisées. La marchandise était réorganisée et complétée avec des armes , du vin avant de partir à Paris ou à Nantes.

 

Les descendants de Jean-Baptiste portent le patronyme de Colombier-Lavague, Lavague, plus rarement Colombier et signent différemment parfois dans une même fratrie.

 

En 1846, l’un des nombreux Pierre Colombier-Lavague que l’officier d’état civil veut marier sous le nom de Colombier, fait rectifier son acte de naissance et enregistrer par le juge de paix la version composée. Ce dernier écrit « on peut expliquer cette erreur qui provient de ce que dans la classe ouvrière de celle qui travaille sur la Loire, soit comme mariniers, soit comme charpentiers en bateaux les sobriquets remplacent généralement les noms propres, et que ces sobriquets dans certaines familles suivent les générations. C’est sans doute par suite de cette habitude de nommer le père Colombier-Lavague que ses enfants ont été inscrits sur les registres de l’état civil de cette ville, sous ce nom qu’on peut appeler nom de guerre ».

 

L’activité des bateliers de la Loire diminue à partir du milieu du XIXe siècle. Mon ancêtre Gabrielle Colombier-Lavague (1808-1860) épouse un tailleur de pierres, métier qu’exercent ses deux frères Jean-Marie et Georges alors que deux autres, Pierre et François, sont encore mariniers et que sa sœur Antoinette s’est mariée dans ce milieu. C’est la première fratrie de cette lignée qui n’est plus entièrement composée de bateliers. 

 

Sources : archives départementales de la Loire ; Gallica (Bibliothèque nationale de France); Lavigne Jean, La batellerie de Loire « haute » du Gerbier de Jonc au Roannais, éditions Faucoup, 2016 ; peinture : © Les amis du vieux Saint-Just-Saint-Rambert 


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