Genealuxie
Généalogiste

Genealuxie, généalogiste à Lyon (69)

T comme Territoire de Belfort


Marie Elisabeth Augustine Goux (1850-1925) mon arrière-arrière-grand-mère maternelle originaire du Territoire de Belfort a perdu sa nationalité française pendant une vingtaine d'années.

 

Le Territoire de Belfort

Je triche un peu pour utiliser le T du challenge car ce département n’a été créé qu’en 1922.

La ville de Belfort et les 105 communes qui formeront le Territoire sont situées dans le Haut-Rhin lors de la création des départements pendant la Révolution. Après la défaite de la France en 1871, elles ne sont pas annexées par l’empire allemand. Deux raisons sont avancées par les historiens : la résistance héroïque de Belfort et la présence majoritaire de francophones. Le Territoire est alors appelé « arrondissement subsistant du Haut-Rhin ». En 1918, il ne réintègre pas le Haut-Rhin et garde un statut spécial jusqu’à l’officialisation de ce 90ème département français en 1922.

 

Marie Goux

Elle est née le 20 avril 1850 à Belfort dans le Haut-Rhin. Ses ancêtres sont originaires de la Haute-Saône du côté paternel et des Vosges du côté maternel.

Ses parents Pierre Alexandre Goux (1809-1871) et Marie Elisabeth Michel (1810-après 1873) sont marchands bimbelotiers et se déplacent beaucoup. Ils résident à Saint-Ouen-lès-Parey dans les Vosges, à Strasbourg, puis Belfort pour se fixer à Zürich en 1869.

Marie, leur septième enfant née à Belfort, reste française et n'est pas concernée par l'Option des Alsaciens-Lorrains en 1872 puisque sa ville natale n'est pas annexée.

En 1873 elle met au monde une petite fille, Jenny, et un mois plus tard épouse le père Henri Ferrali, un commerçant genevois d’origine italienne né en Bavière. Le couple vit quelques années à Paris où naissent deux autres filles, puis revient à Genève.

Depuis 1803, l’article 19 du code civil précise qu’une «femme française qui épousera un étranger, suivra la condition de son mari ». Marie perd donc sa nationalité française lors de son mariage en 1873. La loi n’est modifiée que le 10 août 1927 « la femme qui épouse un étranger conserve la nationalité française ». 

 

Devenue veuve Marie s’installe à Paris où vit son unique fille survivante et demande la réintégration dans la nationalité française selon la suite de l’article 19 du code civil : « Si elle devient veuve, elle recouvrera la qualité de Française, pourvu qu’elle réside en France, ou qu’elle y rentre avec l’autorisation du Gouvernement, et en déclarant qu’elle veut s’y fixer ».

 

Après quelques échanges sur le montant à payer pour cette formalité, pendant lesquels l’administration la dit veuve d’un Allemand et elle réplique qu’il est Italien (rappelons nous qu’il est originaire d’Italie mais né en Bavière), Marie Goux est réintégrée dans la nationalité française avec une remise totale des frais de sceau.

 

Sources : carte : © Sémhur / Wikimedia Commons ; Archives de la République et du canton de Genève ; Gallica (Bibliothèque nationale de France) ; Archives nationales; Archives Municipales de Belfort: le château et le Lion (4Fi/97) 


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